Les zincs différents


Perdue au fond d’un verre je pose,
mes yeux plus loin que ce miroir.
Sans espoir mes mots se sclérosent,
Je n’suis qu’une brève de comptoir.
Bulle de bière, c’est peu de chose.
Dans cette échoppe, je broie du noir.
J’effleure le mal et ma cirrhose,
repeint mes rêves en tons de noir.
Brunes et blondes plaident la cause,
Mauvais avocats du malin.
Tout bascule et c’est l’overdose,
Un coup de pied dans le destin.
Si parler de moi enfin j’ose,
Cendrillon un verre à la main,
A minuit se fanent les roses,
Trois petits tours et puis plus rien.
C’est pas tous les jours que j’étale
Ma vie sur un zinc inconnu .
Mais quand il faut poser ses malles,
C’est plus facile quand on a bu.
Si j’parle un peu trop, tu détales,
Ce film là, toi, tu le connais !
Mon histoire d’amour à deux balles,
Edition pour moche épuisée !
Entre deux lies coulent mes rêves,
Y a t-il encore au bois dormant,
Quelqu’un pour coucher mes «je t’aime»,
A l’encre bleue sur un divan ?
Derrière mes paupières mi-closes,
Ma vie balance en rock in chair.
Parler de moi faudrait que j’ose.
Un billet pour un fait divers!
J’suis de celle à qui l’on propose,
Version les péchés de la chair,
De décliner la vie en prose,
Sur fond de nuit, à ciel couvert.
J’suis pas de celle que l’on écoute,
A qui l’on cause, jusqu’au matin.
Les mots d’amour au goutte à goutte,
Glissent sur le revers de ma main.
Un dernier verre, juste une larme,
Je reste seule au comptoir.
Pas la peine d’en faire tout un drame,
Je n’étais qu’une chanson à boire.
Un dernier verre… juste une larme,
Je reste seule… dans mon histoire.
Pas la peine d’en faire tout un drame.
Je n’étais qu’une chanson à boire.