bien assis sur un vieux banc
charentaises entrelacées
de vieux êtres aux peaux flétries
font résonner leurs os posés
ils retrouvent leur vigueur
au fil des incantations
entremêlent leurs idées
entre fiel et suspicion
bla bla bli
bla bla bla
crissent les blattes
Sifflent les rats
une compil d'idées toutes faites
qu'ils chantent à tue-tête et à l'unisson
on nous a dit que la musique
adoucit notre vie
que nenni que fait-on
de tout' ces têtes tranchées
sur un air marseillais de la révolution
de ces chanteuses lyriques
hystériques et obèses
qui crient et vocifèrent
et de ces femmes passives
qui ondulent leurs corps
sur les notes lascives
de ces musiciens negros
jamais spirituals
et que le jazz enivre
faudrait une bonne guerre
pour remédier à tout ça
mais le pire dit un ancêtre
même moi j'en reviens pas
j'ose à peine vous le dire
les mots échappent à ma voix
c'est le néant qui nous guette
avec tout ce qui va pas
le temps d'avant
v'là le drame
il reviendra jamais
même en rêve
messieurs dames
faut juste l'oublier
faudrait une bonne guerre
pour remédier à tout ça
patati
patata
crottes de blattes
pisse de chats
que voulez-vous que l'on dise
de tous ces gros fainéants
sur leur île de beauté
qui préfèrent se taire
pour rester seuls et fiers
quitte à faire tout sauter
de ces marseillais fadas
qui crient et gesticulent
ne parlent qu'en Majuscules
de ces auvergnats radins
et de ces bourguignons
qui se parfument au vin
et de tous ces cordonniers
aznavourian mal nés
qui chantent comme un pied
(et) que voulez-vous que l'on pense
de ces voleurs de poules
issus de Roumanie
de tous ces grands marabouts
mamadous au gros bout
support d'épidémie
de ces petits grains de riz
qui cherchent dans leur calbut
leur zizi rikiki
que voulez-vous que l'on pense
de toutes ces sangsues
déguisées en tanguy
des blondes dont les neurones
hibernent ou papillonnent
de gala en voici
(et) que voulez-vous que l'on dise
de ces brunes marâtres
frigides et acariâtres
des policiers fachos
des curés au sang chaud
des artistes alcoolo
(et) de ces puissants véreux
qui crachent leurs blasphèmes
dans des soirées SM
que voulez-vous que l'on dise
de tous ces clitoris
qui jouent avec malice
l' orgasme crescendo
pour des pénis penauds
qui s'arrêtent en coulisses
que voulez-vous que l'on pense
de ce peuple d'homo
qui rêve d'une histoire
ou adam et mercury
auraient créé la vie
en bouffant une poire
des familles décomposées
et puis recomposée
qui composent et compostent
Et de tous ces barbus
au dress code inconnu
qui explosent dans les rues
de ces gens de couleur
on reconnaît de loin
rien qu' à l'odeur
cette compil d'idées toutes faites
chantée à tue-tête et à l'unisson
donne une belle couleur bleu-marine
au fond des latrines de nos maisons